many the lives we lived in each day ♠ PAULINE.

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

P A U L I N E & A I D A N.

you'll follow me back with the sun in your eyes and your own bedshaped two legs of stone.

Les timides rayons de soleil, qui passaient difficilement à travers les tentures, vinrent chatouiller les paupières encore fermement closes d'Aidan, le poussant à les ouvrir. C'est ainsi que le jeune homme fut tiré de son sommeil pour le moins court. Doucement, il s'assit sur le bord du lit qui d'ailleurs n'était pas la sien. En effet, il cru reconnaître une chambre du Grand Hôtel du Palace, au cœur de Biarritz, sa ville d'adoption depuis plus d'une dizaine d'années. Cependant, il ne se rappelait pas du tout y avoir mis les pieds, la veille. Pour tout dire, il ne se rappelait plus grand chose de sa soirée. Il remarqua alors qu'une jolie brune dormait paisiblement à ses cotés. Son visage lui disait vaguement quelque chose mais il serait tout à fait incapable de dire son prénom. Elle était belle, vraiment. C'est le genre de filles qui lui plaisent habituellement par leur physique mais qui le laissent indifférent dès qu'elles ouvrent la bouche. Superficielles, sans conversation, inintéressantes. Ces derniers temps, ils se réveillait de plus en plus souvent à côté de belles inconnues, sans le moindre souvenirs, ce qui n'était pas étonnant en considérant les cocktails détonants qu'il prenait. Aidan a toujours été un grand fêtard qui ne rate pas une occasion de s'amuser un peu, mais jamais à ce point. Il se laissait aller. Beaucoup trop. Ça, il le savait parfaitement mais ne faisait rien pour y remédier. Sa vie lui convenait ainsi. Pour l'instant en tous cas. Il ne pourrait pas aller bien loin comme ça, sans diplôme ni rien. En outre, il se disait qu'il était jeune et que si il ne s'amusait pas maintenant il ne le ferait jamais. Il se leva doucement, en prenant le soin de ne pas réveiller la jeune femme. Il ramassa ses affaires qui étaient éparpillées un peu partout dans la pièce et s'habilla rapidement. Il s'apprêtait à ouvrir la porte de la chambre quand une voix l'interpella. Celle de sa conquête, bien sûr. « Tu t'en vas déjà ? » Il se retourna pour lui faire face. Elle, elle semblait bien le connaître. Elle lui faisait visiblement des avances et il lui était complétement indifférent. « Euh ouais. Salut. » Son ton laissait clairement comprendre qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Il lui sourit, d'un air désolé. Et il s'en alla. Des filles, il en avait connu des tas et des tas. Un don juan, certes, mais pas forcément un goujat. Il respecte les femmes, pour sûr. Il compte régler la note de la chambre en partant. Il a toujours traité ses amies avec beaucoup de respect, même s'il n'est pas capable de rester en couple plus de quelque semaines. Il n'a jamais trompé une de ses copines. Non, jamais. D'ailleurs ça faisait longtemps qu'il n'en avait pas eu. Pour l'instant, sa situation de célibat lui convient parfaitement. Aucun comptes à rendre à qui que ce soit, libre de faire ce qu'il lu plait là où ça lui plait. Point. Il accéléra le pas dans le couloir pour atteindre l'ascenseur. Il avait hâte de sortir pour pouvoir se griller une cigarette, enfin. Il appuya sur la bouton d'appel. En général, il préfère prendre les escaliers, étant un peu claustrophobe il hait les ascenseur, mais vu l'étage auquel il se trouvait, c'était impensable.

Après cinq longues minutes d'attente, l'ascenseur arriva enfin à son étage. Quand les portes s'ouvrir, il reconnut immédiatement la magnifique blonde s'y trouvant, seule. Il resta immobile, à la dévisager durant de longues secondes, avant de monter enfin. Pauline Lefèvre. Il appuya sur le bouton du hall et ignora Pauline. Il luttait contre l'envier de se retourner quelques secondes, rien que pour voir si elle le regardait. Leur histoire était... compliquée. En effet, il y avait eu un début de quelque chose entre eux, il y a des années de ça. Cependant, Pauline commit une erreur que Aidan ne pouvait pas lui pardonner. Elle avait trahit une amie - en tous cas, c'est ce que l'amie en question était venue lui dire - pour se rapprocher se rapprocher de lui et de son groupe d'amis. Il ne lui laissa pas le temps de s'expliquer et ne lui adressa plus la parole. Aujourd'hui, des années après le lycée, ils passaient leur temps à s'envoyer des piques pour faire souffrir l'autre autant que possible. C'était un petit jeu malsain qui s'était installé entre eux. Un jeu qui ne lui plaisait pas mais il était hors de question qu'il "abandonne", il est joueur et trop orgueilleux pour ça. Cependant, il ressent ce petit truc en plus quand elle est à côté de lui, une espèce de crampe au ventre. Bizarrement, c'était une douleur qui faisait du bien. Masochiste ? Peut-être, qui sait. Il était perdu dans ses pensées depuis quelques minutes et en sortit brutalement quand l'ascenseur se cala brusquement. La lumière s'éteignit pour laisser place à un genre de veilleuse qui lu faisait mal aux yeux. Déjà qu'il n'était pas du tout amateur d'ascenseur, là il y avait de quoi l'en dégouter à vie. Il devit garder son calme devant elle. Il ne put s'empêcher de lui lancer une remarque. « Sur six milliards de personnes, je suis coincé dans un putain d'ascenseur avec toi. » Il lui lança un sourire aussi hypocrite qu'il le pouvait. Il avait beau ne pas aimer ça, il jouait. Et n'était pas si mauvais, en plus.

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

many the lives we lived in each day ♠ PAULINE. Alexp

many the lives we lived in each day ♠ PAULINE. Blake1color

« Cause we hate each other right ? »
feat Aidan Duchesne & Pauline A. Lefèvre

Cela faisait à présent dix longues minutes que Pauline observait attentivement le plafond de la chambre 405 du grand hôtel du palais. De la blancheur rien d’autre que de la blancheur et pourtant elle ne pouvait détourner son regard. Elle savait que si elle le faisait elle se retrouverait nez à nez avec un inconnu et ce matin elle ne voulait pas se confronter à la réalité. Que lui était-il arrivé pour qu’elle devienne comme ça ? Aidan voilà ce qui était arrivé. Ce pauvre petit con d’Aidan qui lui avait pris son cœur et qui s’était amusé à sauter dessus… Pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Il devait penser qu’elle était une de ces filles superficielles qui n’hésitent pas la moindre seconde à trahir ses vraies amies. En effet elle ressemblait à ce genre de filles. Mais il ne connaissait pas la vérité, il ne l’avait jamais connu et maintenant elle jouait à ce jeu avec lui et elle n’en avait même pas fixé les règles.
Pauline ferma les yeux. Quand elle les rouvrirait elle se dépêcherait de se rhabiller et courrait jusqu’à la porte de la chambre pour s’enfuir discrètement. Dix – Neuf – Huit… Au diable les décomptes stupides qu’elle faisait depuis ses dix ans pour se donner du courage. Elle ouvrit les yeux, tourna la tête vers l’inconnu qui dormait à poings fermés et se rhabilla rapidement. Elle prit son sac et se dirigea vers la porte. Bien évidemment ça aurait été trop simple si elle avait réussi à l’atteindre sans qu’il ne se réveille. Elle se stoppa net et ne bougeât plus jusqu’à ce que sa conquête du soir lui adresse enfin la parole. « Tu sais que normalement c’est le garçon qui part comme un voleur ? » Oui elle le savait pertinemment et elle détestait ressembler à ces salopards. Mais là c’était différent puisque les garçons ne s’attachaient pas à la première nuit et que par conséquent elle pouvait se le permettre. « Oui je sais… Mais je n’aime pas les stupides traditions de ce genre. Tu paieras en partant hein ? » Un petit sourire et elle ferma la porte derrière elle. Elle s’y adossa quelques secondes. Elle était devenue une belle garce et elle savait que les gens parlaient d’elle comme ça. Si elle pouvait revenir en arrière elle changerait cette partie là. Si un garçon enchaîne les filles on dit qu’il est un don juan mais quand une fille enchaine les garçons on parle de trainée et elle en était une.

Direction l’ascenseur afin de rentrer chez elle. Elle avait dit à ses parents qu’elle dormait chez Jheylann et ils y avaient cru. Normal ils lui faisaient une confiance aveugle… Ils ne devraient sûrement pas et elle s’en voulait de leur mentir si souvent. Pauline soupira bruyamment en attendant l’ascenseur. Pourquoi mettaient-ils toujours autant de temps. Lorsqu’il arrive enfin elle s’engouffra dedans. Elle préférait largement les escaliers mais ce matin elle était tellement plongée dans ses pensées que ses gestes furent assez mécaniques. A peine l’engin commença sa descente qu’il fut stoppé à l’étage d’en dessous pour laisser entrer… Aidan ? Non impossible ! Ils ne pouvaient pas se retrouver tous les deux dans cet ascenseur après une "folle nuit d’amour" ? Pauline ne quitta pas son regard vers les portes de la machine et ne se tourna pas une seule fois vers lui. Ils allaient juste passer dix secondes ensemble il y avait pire… Et puis ils étaient deux adultes, ils allaient résister à l’envie de s’entretuer quand même. A peine la jolie blonde eut le temps de penser ceci que l’ascenseur s’arrêta net. Bloqués ? Non la malchance ne pouvait pas à ce point s’abattre sur eux. Et pourtant bientôt une lumière jaunâtre vint remplacer la jolie blanche qui les éclairait auparavant. Pauline soupira pour la deuxième fois ce matin et avant de pouvoir faire le moindre geste, Aidan se permit une réflexion mesquine. « Si tu penses que ça me réjoui Duchesne ! » Sans le regarder elle s’avança près des boutons de l’ascenseur et appuya sur Appel d’urgence. Une hôtesse répondit plutôt rapidement et Mlle Lefèvre prit la parole. « Oui bonjour je suis au grand hôtel du palais et je suis bloquée dans l’ascenseur avec un jeune homme qui ressemble plus à un pervers qu’à un jeune premier… Faites vite merci… » L’hôtesse mit fin à l’appel laissant les deux jeunes gens coincés ensembles.

[Ta chanson est super je la laisse pour ma réponse (a)]

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

« Franchement ? Tu devrais te réjouir. Si tu savais le nombre de filles qui voudraient être à ta place. » Il se mit dos à elle et s'appuya contre un des côté de l'ascenseur qui avait beau être plutôt spacieux mais où on se sentait vite à l'étroit, surtout en cas de claustrophobie. « Moi j'ai vraiment de quoi me plaindre. » Il sourit, toujours dos à elle. Il se demandait parfois que qui aurait pu se passer entre eux s'il n'avait pas appris les raisons pour lesquelles ils s'étaient rapprochés, il y a des années de ça. Il se dit qu'il aurait forcément su un jour où l'autre mais qu'il aurait peut-être réagit différemment, alors. Aidan ne sait pas s'il en veut toujours à Pauline. Encore moins s'il lui pardonnerait. Il n'y pensait pas vraiment. Et puis, il avait aussi des choses à se faire pardonner. Après tout, il l'avait traiter de tous les noms, certes, en finesse, mais quand même. Il était loin d'être tendre avec elle. Il avait beau ne pas aimer ce jeu, il y prenait goût à force. En outre, il se voyait mal lui présenter des excuses, persuadé qu'il a toujours eu raison. En fait, il ne présentait jamais des excuses, sauf pour des trucs bidons. En tous cas, pas dans ces cas-là Il n'était pas du genre à faire le premier pas pour une réconciliation. Il ne savait même pas s'il avait envie d'une réconciliation. Ou si elle en voulait une - ce qui l'étonnerait fort après tout ce qu'il a pu lui faire ces derniers temps. Alors, sont-ils condamnés à passer le reste de leur vies à se haïr ? Même s'il était dos à elle, il l'entendit appuyer sur le bouton d'urgence et une hôtesse lui répondre quelque secondes plus yard seulement. « Oui bonjour je suis au grand hôtel du palais et je suis bloquée dans l’ascenseur avec un jeune homme qui ressemble plus à un pervers qu’à un jeune premier… Faites vite merci… » Il ne put retenir un rire. C'était elle qui avait tout fait pour se rapprocher de lui et après il passait pour un pervers ? La bonne blague. Cependant, il ne dit rien. Néanmoins, il était content qu'elle se retrouve là avec lui plutôt qu'avec un vrai pervers, si je puis dire.

Le temps commençait sérieusement à se faire long et l'ennui se faisait sentir. Pour quelqu'un qui n'aime pas passer ses journées à ne rien faire, rester debout autant de temps dans un espace assez réduit relevait du supplice. Il faisait beaucoup trop chaud pour ne rien arranger. Aidan prenait sur lui pour ne pas s'imaginer les pires scénarios dignes de films d'horreur. Il n'était pas peureux mais c'était le genre de situations qui le stressaient pas mal. Il commençait à avoir mal au pied et aux jambes à force de rester immobile. Il se bougea donc vers le fond de l'ascenseur, plus près de Pauline qu'il ne l'aurait voulu. Il se mit à tâter ses poches à la recherche de quelque chose pour passer le temps mais il ne trouve rien à part quelque billets et un briquet. La journée risquait d'être longue. Il n'avait même pas idée de l'heure qu'il pouvait être, ni même du jour de la semaine d'ailleurs. Il lança un regard vers Pauline, elle avait l'air de passer autant de bon temps que lui. Il regarda plus attentivement son visage. Elle n'avait pas l'air d'être très maquillé, même si Aidan ne s'y connaissait pas en la matière. Quelque signes de fatigue étaient visibles. Peut-être avait-elle adopter le même train de vie que lui - en occurrence, une vie de débauche - , aujourd'hui ? Il se souvient que ça n'était pas tellement le cas à l'époque où ils se côtoyaient. Pour passer le temps, il n'avait qu'une seule solution ; taper la discut'. Ouais, il devait bien s'ennuyer pour qu'une idée pareille lui passe par la tête. « Alors, tu vas bien ? T'as laissé tomber d'autres amis depuis la dernière fois ? » Ce n'était pas très cool, voire méchant, d'en remettre une couche à se sujet-là mais il ne put s'empêcher. C'est une chose qu'il ne serait jamais capable de faire, encore moins pour une fille. Ses amis, c'est une des choses auxquelles il tient le plus.

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

« Tu sais quoi Aidan ? J’ai pas envie de te parler et contrairement à toi j’ai de quoi m’occuper jusqu’à l’arrivée du technicien. Alors trouve autre chose à faire que de venir me déranger. »

« J’espère pour toi que lorsqu’on sortira de cet endroit tu ne te retrouveras pas nez à nez avec ta conquête de la nuit. Ce serait assez dommage quand même. Tu serais obligé de la raccompagner chez elle… »

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

S'il y avait un bon côté dans cette situation pour le moins agaçante, c'est que Aidan pouvait réfléchir. Penser, tout simplement. Ça peut paraître bête, mais c'était pourtant le cas. La plupart de temps, il ne prenait pas des petits moments pour laisser simplement son esprit divaguer ou alors il était trop défoncé pour pouvoir le faire. Là, il pouvait réfléchir à propos de tout et n'importe quoi. Il y avait quelque chose qui le dérangeait. En prenant du recul, il se demandait pourquoi il était en colère contre Pauline. Parce qu'elle avait laissé tomber son amie ? Parce qu'elle s'était servie de ses amies à lui pour s'en rapprocher ? pas nécessairement. S'il avait pris la première excuse pour arrêter de lui adresser la parole parce qu'il commençait à y avoir quelque chose entre eux ? Quelque chose qu'il n'y avait jamais eu pour aucune autre fille auparavant ? Cette pensée le gênait mais elle paraissait alors comme une évidence. Aidan n'a jamais cherché à être amoureux. Il criait haut et fort que l'amour c'est stupide, que c'est une perte de temps et qu'on en sortait forcément brisé. Tous les couples autours de lui se sont mal finis. Premièrement, ses parents qui ont divorcé quand il était très jeune en et puis il y a ses amis qui se haïssent une fois qu'ils ont rompus. Bien sûr, Il a eu des petites amies et des relations mais ça n'a jamais été sérieux. Pour lui, du moins. Il ne s'est jamais vraiment demander qu'il avait brisé toutes ces filles. Si c'était le cas, c'était inconsciemment, il n'a pas cherché à les faire souffrir. Et si c'était pareil avec Pauline ? Si il avait peur qu'elle le brise ? Il souvenait bien de la première fois où ils s'étaient rencontrés. Ils s'étaient rentrés dedans dans un couloir. Il se souvenait parfaitement des grands yeux de la jeune fille qui s'étaient levés vers lui alors qu'il s'excusait poliment. Il se souvenait à quel point il l'avait trouvé adorable. Il se rappelait comment il avait sourit après ce moment. Pas un sourire sarcastique comme ceux qu'il avait en permanence sur les lèvres. Un vrai sourire. Elle le sortit de ses pensées. « Tu sais quoi Aidan ? J’ai pas envie de te parler et contrairement à toi j’ai de quoi m’occuper jusqu’à l’arrivée du technicien. Alors trouve autre chose à faire que de venir me déranger. » Aidan détourna la tête, déçu. En effet, il aurait voulu la taquiner. Jouer à ce jeu qu'il déteste pourtant. Il pouvait être très contradictoire comme garçon. M'enfin, il s'en remis très vite.

Il s'allongea presque, la tête appuyée contre un des côtés de l'ascenseur, juste en face de Pauline. Il ferma les yeux quelques instants. Il se rendit alors compte qu'il était vraiment fatigué, sans l'intention de s'endormir. Sa nuit avait été courte visiblement. Il avait beau se concentrer, il était incapable de se remémorer ce qu'il avait bien pu faire la veille. Il jeta un coup d'oeil en direction de Pauline. Apparemment, elle écoutait de la musique. Au moins, elle avait quelque chose pour passer le temps, elle. Il se mit alors à fixer les boutons de l'ascenseur, essayant d'éviter le regard de la jolie blonde. Il savait pertinemment qu'elle le regardait à l'instant. Elle soupira bruyamment, ce qui le poussa à se retourner vers elle. « J’espère pour toi que lorsqu’on sortira de cet endroit tu ne te retrouveras pas nez à nez avec ta conquête de la nuit. Ce serait assez dommage quand même. Tu serais obligé de la raccompagner chez elle… » Il haussa es épaules. Il ne fut pas étonné qu'elle connaisse la raison pour laquelle il se trouvait ici. Après tout, sa réputation n'était plus du tout à faire. Tout le monde savait à quel point la tableau de chasse de Duchesne était long, Pauline un peu plus peut-être. « Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu es jalouse ? » Aidan se mit à lui sourire, amusé. Il se dit lors que ça serait en effet pas mal s'il venait à recroiser la belle inconnue de ce matin, ça serait peut-être un bon moyen de mettre Pauline hors d'elle. Il n'avait plus du tout penser à la brune avec qui il avait passé la nuit. Soudainement, il se demanda si Pauline était là pour les mêmes raisons que lui. « Et moi j'espère que tu retrouveras ta conquête. Ça serait dommage, quand même. Il se sentira obligé de te raccompagner chez toi. » Il ne savait pas s'il avait raison de croire ça ou pas, mais il prit le risque. Apparemment, il avait visé juste, ce qui lui décrocha un sourire de vainqueur. Il ne montra cependant pas que cette idée provoqua un espèce de mal dans son ventre. Il avait du mal à imaginer la fille innocente qu'il avait connu comme ça. Innocente, c'est un grand mot. Disons qu'à l'époque elle était beaucoup plus sage que lui et sa bande de potes. Lui jaloux de ces gars avec qui elle passait ses nuits ? Très certainement. Mais pas question de l'avouer, bien entendu. Soudainement, la lumière s'éteignit et ils étaient complètement dans le noir. Aidan ne put s'empêcher de lâcher un juron. Comment la situation pouvait-elle être pire ? Il préféra ne pas poser la question à la belle blonde. En général, dans les films en tous cas, c'est à ce moment-là qu'une chose encore plus horrible arrivait.

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

Quel con ! Dieu qu’il était con ! D’accord elle lui avait fait une réflexion sur ses conquêtes mais pourquoi avait-il reproduit exactement la même ? Le simple fait qu’elle ne réponde pas prouvait qu’il avait raison, qu’elle aussi rentrait ce matin en laissant derrière elle une nuit bien agitée. Sauf que la manière dont il avait tourné cette phrase laissait entendre qu’elle n’était pas maître de ses conquêtes, que c’était le garçon qu’elle avait abandonné au petit matin qui avait le beau rôle, celui encore une fois de don juan. Elle aurait bien eu envie de lui expliquer que c’était elle qui partait sans explications le matin mais à quoi bon ? Elle connaissait un minimum Aidan et elle savait qu’il s’amuserait à lui coller une sale réputation dès qu’il sortirait de cet ascenseur. Mais elle n’allait pas se laisser abattre de la sorte et s’il voulait jouer alors il jouerait.
Elle était prête à répliquer et à lui dire toutes sortes de méchancetés lorsque la petite lumière jaunâtre sauta à plusieurs reprises avant de s’éteindre complètement. « Tu restes ou tu es Aidan, pas de blagues débiles du style je te fais peur dans le noir. » Voilà quelle fut la première réaction de Pauline : le menacer. Bien entendu elle était morte de trouille et elle avait l’impression que la machine allait descendre d’un coup et qu’ils allaient tous les deux mourir dans deux minutes. A cette idée, mademoiselle Lefèvre commença à imaginer les gros titres dans les journaux et ce que penseraient leurs amis. Elle était sûre que certains diraient que cette histoire est magnifique puisqu’ils s’aimaient en secret et qu’ils sont morts ensembles et que certaines diraient qu’ils se détestaient et que c’est la pire mort qu’ils auraient pu leur arriver. Elle était prête à parier que cette version serait celle de Chloé. Elle fit de la lumière avec son iPhone et retourna vers le bouton afin de joindre une hôtesse mais le bouton ne réagit pas ce qui lui fit penser qu’ils vivaient une panne de courant. Elle se rassit rapidement morte de trouille. Elle n’aurait jamais pensé que la situation puisse être pire et si elle confiait à Aidan sa peur il se moquerait d’elle. Mais quand on est terrorisé on s’en contrefiche. « Aidan… Je flippe… » Oui elle l’avait joué en mode ouais bon en gros je te préviens que je ne suis pas trop rassurée alors que si elle avait été coincé ici avec Thibault elle aurait plus dit un truc du genre : Au secours on va mourir j’ai peur aide moi ! Elle attendait maintenant la réponse du jeune homme et aucun son ne sortit de sa bouche. Il aurait sauté sur l’occasion de se moquer d’elle d’habitude et là rien. Ok ce n’était vraiment vraiment pas normal. Elle alluma de nouveau son téléphone et éclaira le visage de son compagnon d’ascenseur. Il ne la regardait pas, il s’en moquait. Ce qui lui échappait c’était pourquoi il s’en moquait. Elle se sentait encore plus seule et essaya de se rassurer comme elle le pouvait. « Génial ! Absolument génial ! Je suis coincée dans ce foutu ascenseur avec ce mec que je déteste de tout mon cœur, je suis morte de trouille et il s’en fou. » Elle marqua une petite pause mais toujours aucune réaction de la part du jeune homme. « Aidan t’es censé te moquer de moi là ! C’est quoi le truc ? Tu attends que j’aie bien parlé pour me dire que je suis une pauvre fille ? »Après tout s’il ne voulait pas parler c’était son problème. Elle, elle pouvait jouer avec son téléphone, écouter de la musique elle en avait strictement rien à faire de parler avec lui. Elle l’avait juste fait par bonté, pour qu’il ne s’ennuie pas mais s’il ne voulait plus jouer ce n’était pas du tout un souci. Elle prit ses deux écouteurs, les mit dans ses oreilles et mit sa musique à fond. S’il se décidait à lui répondre elle ne voulait pas l’entendre.

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

Aidan s'efforçait de garder qu'une seule chose en tête ; regarder le bon côté des choses, positiver. Oui, il se disait que la situation pourrait être bien pire, n'est-ce pas ? Mais avouons que de longues minutes paraissant interminables dans un ascenseur dans le noir le plus complet accompagné de la dernière personne avec qui vous voudriez y être, c'est pas mal dans son genre, non plus. Pour se changer un peu les idées, il se mit à penser aux choses qu'il ferait dès qu'il serait sortit de ce foutu ascenseur. Tout d'abord, il se grillera une clope. Il est juste incapable de passer une journée sans fumer ce qui est sans conteste une de ses activités préférée. Déjà passer une heure sans toucher à une cigarette relevait de l'effort presque surhumain pour lui, alors il espérait franchement qu'il sortirait vite. Ensuite, il irait probablement voir son dealer. Son stock d'herbe était épuisé depuis longtemps et après une mâtiné pareille il en aurait probablement besoin. Il n'était pas ce qu'on peut appeler un consommateur régulier de drogues et autres substances illicites, mais ça lui arrivait d'en prendre pour les occasions spéciales ou pour les moments où il avait besoin de ne penser à rien. Ça restait relativement rare, quand même. Mais il aime en avoir, on sait jamais. Il gigota un peu, marre d'être assis dans le noir. Il se rappelais d'un film où les héros sont tous morts asphyxiés alors qu'ils étaient rester coincé dans un ascenseur. Jusqu'à présent, il ne s'était pas imaginé de scénarios morbides et ne comptait pas le faire parce que sinon, il perdrait son sang froid. « Tu restes ou tu es Aidan, pas de blagues débiles du style je te fais peur dans le noir. » Il retint un rire. Il n'était pas si con, non ? Enfin ça reste à voir. Il ne lui répondit pas, se contentant de ramener ses jambes vers lui. Non pas qu'il avait décidé d'arrêter de jouer, il joue toujours. Mais d'une manière différente. Elle lui avait donner une idée, d'ailleurs. Pauline reprit la parole, lui disant qu'elle flippait. Encore une fois, Aidan du s'empêcher de rire et montra une indifférence totale, même elle ne pouvait pas le voir techniquement. Son absence de réaction n'avait pas l'air de plaire à la jolie blonde qui prit son portable pour éclairer le visage du jeune homme qui était d'ailleurs tourné dans vers le mur, à l'opposé du sien. « Génial ! Absolument génial ! Je suis coincée dans ce foutu ascenseur avec ce mec que je déteste de tout mon cœur, je suis morte de trouille et il s’en fou. » Elle marqua une pause, attendant apparemment une réponse de la part de Duchesne qui n'en fit rien. « Aidan t’es censé te moquer de moi là ! C’est quoi le truc ? Tu attends que j’aie bien parlé pour me dire que je suis une pauvre fille ? » Toujours rien. Aidan l'entendit bouger et prendre quelque chose. Visiblement, elle était très contrariée. Alors son plan fonctionnait. En effet, il voulait l'énerver. C'était puérile, mais comme il s'ennuyait et qu'il n'avait absolument rien d'autre à faire, d'amusant pour le moins. Il ferait tout pour la sortir de ses gonds, quoi qu'il en coûte. Bien sûr, il n'avait pas trente six mille possibilités dans un ascenseur plongé dans le noir. Bien sûr, il pourrait lui faire peur mais ça elle s'y attendait. Il préférait faire le gros lourd qui l'emmerde jusqu'au bout. C'était puérile et inutile à souhait mais ça lui ferait passer le temps. Il sortit le briquet qui était dans sa poche et commença à jouer avec en l'allumant tout près de Pauline, ce qui la fit sursauter. Puis, il commença à taper du pied contre le côté de l'ascenseur où elle était appuyée, espérant la faire sortir de ses gonds.

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

La nouvelle chanson de Christina Aguilera retentit dans les écouteurs de la belle Pauline. Elle n’était pas franchement rassurée et généralement quand elle se sentait mal, elle se passait des musiques qui bougent et qui remontent le moral. Le genre de chansons qu’on peut chanter à tue tête dans sa chambre lorsque l’on est seule. Mais là avec l’autre Duschene à côté elle ne pouvait pas faire grand-chose. A peine avait-elle arrêté de parler qu’il se mit à allumer son briquet à deux centimètres de lui. Bon dieu il était vraiment con ou quoi ? Elle soupira bruyamment et ferma ses yeux. On était dans le noir mais il trouvait quand même le moyen de lui montrer sa tête. Et puis en fermant ses yeux elle trouverait peut-être le sommeil. Le réparateur l’a réveillerait de toutes façons. Quoiqu’elle n’était pas sûre de pouvoir dormir puisqu’elle ne faisait vraiment pas confiance à Aidan et qu’elle supposait qu’il lui ferait le pire coup du monde si elle baissait sa garde cinq minutes. En attendant il ne trouva rien de plus intelligent à faire que de frapper avec son pied contre le mur où elle était appuyée. Et bien qu’il s’amuse comme il le désire, Pauline était énervée et ne répondrait en aucun cas à toutes ces provocations. Il la connaissait un peu (en une année scolaire, ils avaient pu bien se connaître et partager de nombreux bons moments) mais il ignorait vraiment tout de son caractère. Par exemple si il espérait qu’elle sorte de ses gonds parce qu’il la provoque, il avait tout faux. Elle continuerait de l’ignorer ce qui était beaucoup plus intelligent.
La chanson de Christina prit fin et laissa place à Somewhere Only We Know de Keane. Le problème avec le mode aléatoire c’est qu’on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Le hasard fait bien les choses dit-on ? Pas toujours… Cette chanson, leur chanson. Pourquoi avait-elle fallu qu’elle tombe maintenant. Elle lui avait fait découvrir ce groupe lorsqu’ils étaient encore amis. Il disait que leurs chansons étaient trop lentes et elle lui assurait que toutes leurs chansons n’étaient pas des ballades. Et puis il y avait eu cette chanson pendant un voyage. Ils étaient partis avec leur bande de copains à Nice. L’autre côté de la France et forcément des trajets longs, très longs voir trop longs. Leurs amis avaient décidés de la composition des voitures et ils se retrouvaient tous les deux dans la même. Aidan avait le permis, Pauline non mais il avait assuré que ce n’était pas un problème de conduire les 800 km tout seul. Si on était quelqu’un qu’Aidan appréciait, il était le garçon le plus adorable du monde. Et il l’avait été pendant une semaine, une magnifique semaine… La dernière soirée arriva et ils décidèrent tous d’aller la passer sur la plage. Ils avaient fait les idiots, les gamins de dix ans qui jettent les autres dans l’eau. Pauline sourit en se rappelant ces moments là. Qu’est ce qu’ils leur étaient arrivés ? Elle ne voulait plus jouer à le faire souffrir, ce n’était pas marrant, ça ne l’avait jamais été. La chanson continuait de tourner comme elle l’avait fait le soir où ils étaient revenus de la plage. Tous les autres étaient rentrés à l’appartement avant eux. Ils avaient eu le temps de discuter, de profiter une dernière fois de Nice. Aidan se gara et alors qu’il s’apprêtait à couper le contact la chanson de Keane passa à la radio. Pauline avait sourit pensant que c’était un signe du destin et sans parler ils se comprirent. Ils savaient à ce moment précis ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Ils s’étaient rapprochés et avaient échangés leur premier baiser. Elle ne pouvait pas se replonger dans le passé comme ça, c’était malsain et ça ne lui apporterait rien de bon. Pourtant depuis tout ce temps elle ne pouvait s’empêcher de penser lui. Elle se demandait si de son côté il ressentait la même chose, elle voulait tellement lui en parler… Mais elle ne fit rien et se contenta d’écouter la fin de la chanson. Les choses avaient changés et ne redeviendraient jamais plus les mêmes.

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

En observant l'absence de réaction de la part de Pauline, Aidan abandonna l'idée de l'emmerder. Elle était nulle, son idée, après tout. Elle appuya sa tête contre le mur et ferma les yeux. S'il pouvait s'endormir et se réveiller quand toute cette histoire serait terminer, ça serait vraiment parfait. Mais bon, une fois réveillé Aidan avait du mal à se rendormir. Il appréciait néanmoins le silence que cette situation lui apportait. C'était...calme. Un sentiment peut-être un peu bizarre. En effet, son train de vie à toujours été rapide. Il a toujours vécu à cent à l'heure, sa mère trouvant que le repos était une perte de temps incomparable. Une vraie bosseuse, sa mère. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles il a tellement de respect pour elle. Pas vraiment comme lui. Non, il ressemblait plus à son père et Aidan en est parfaitement conscient. Mais ça serait la pire des insultes si jamais quelqu'un le lui disait. Son père est un homme calculateur qui veut toujours avoir raison et qu'on lui porte tout sur un plateau d'argent. Un vrai don juan, même la quarantaine passée depuis un certain temps, on le voit souvent un mannequin au bras. En quelque sorte, Aidan est aussi comme ça. On ne trouve pas de poires sous un pommier me direz-vous...

Apparemment, Pauline avait mis sa musique assez fort pour ne pas entendre Aidan. Mais la musique était assez forte pour qu'il puisse entendre ce que la belle blonde pouvait écouter. Et, dès les premiers accords, il reconnut une chanson de Keane. Elle lui avait fit découvrir ce groupe il y a des années de cela. En fait, il n'a jamais vraiment aimé ce groupe. Leurs chansons sont beaucoup trop calme pour lui, il préfère le bon vieux rock rétro. M'enfin, passons. Cette chanson, c'était un peu la leur. En effet, ils avaient passé de bons moments en l'écoutant. Aidan s'en souvenait parfaitement, d'ailleurs. Et il savait qu'elle aussi. Il lui frôla la jambe de la jeune femme en espérant qu'elle l'écoute. « Tu te souviens, hein ? » Il s étaient parties à Nice, quand ils étaient encore amis. A huit cent kilomètres de Biarritz. Pauline et Aidan devait faire du co-voiturage, seulement, elle n'avait pas encore son permis à ce moment-là. Il avait fait les huit cents kilomètres. Ça ne l'avait même pas dérangé. Il s'étaient vraiment amusés cette semaine-là. Ils s'étaient rapprochés. Quelque chose s'était passé entre eux. Du moins, le début de quelque chose. Ils s'étaient même embrassé pour la première fois. En écoutant cette chanson. Aidan avait apprécié ce moment. Autant la plupart du temps il n'en avait rien à faire, là bizarrement ça l'importait. Normalement, il aurait oublié depuis longtemps. Il ne se souvenait jamais de ce genre de détails. Sauf cette fois-ci. La chanson était finie et Aidan était incapable de dire si elle l'écoutait là tout de suite ou pas du tout. Pourtant, il prit tout de même la parole, en prenant le risque de parler dans le vent. « Tu sais, t'es très chiante comme fille. » Il marqua une pause pour être certain de bien choisir ses mots. « Mais je pense que je te déteste pas. Je dis bien que je pense. » Aidan restait Aidan. Toujours à tout intérioriser. Il guettait une réaction de sa part. Il avait beau jouer l'indifférent, il attendait de voir sa réponse. Et puis tout d'un coup, la lumière douce de l'ascenseur se ralluma laissait apparaitre les apparaitre les motifs subtils peints sur les murs. Soudainement rassuré, il ne put s'empêcher de sourire. « On va peut-être s'en sortir finalement... » Mais non, faut espoir. Aussi vite qu'elle s'était allumée, la lumière s'éteignit. Là, Aidan riait pour de bon. Sans doute d'un rire un peu nerveux.

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

En écoutant cette chanson Pauline avait eu un pincement au cœur. Elle avait eu envie de parler à Aidan, qu’ils parlent tous les deux comme avant, qu’ils trouvent ensemble une solution pour redevenir au moins amis… Mais elle n’avait rien fait, elle s’était tue et avait profité de chaque seconde de la chanson. Et puis elle prit fin laissant place à une autre chanson pas franchement joyeuse. Elle détestait officiellement le mode aléatoire. Et puis, sans qu’elle ne puisse l’imaginer une seule seconde, elle sentit la main d’Aidan sur sa jambe. Que voulait-il encore ? Lui faire une blague débile ? Bizarrement il ne posa qu’une simple question. « Tu te souviens, hein ? » Etait-il vraiment sérieux ? Se souvenait-elle de ce qui s’était passé sur cette chanson ? Bien sûre qu’elle s’en souvenait, elle se souvenait de tout ce qui les concernait : son regard lors de leur première rencontre, ce qui lui avait dit après leur premier baiser, leurs promesses, la manière dont ils s’étaient quittés puis détestés… Mais que voulait-il qu’elle lui dise ? Qu’elle n’avait rien oublié et qu’elle n’arrivait même pas à l’oublier lui ? Elle préféra continuer à l’ignorer. De toute façon qu’il lui reparle comme ça semblait louche… Car voilà le vrai problème de leur situation : ils ne se font plus confiance. En entendant Aidan lui poser une question, elle pensa immédiatement qu’il se moquerait de sa réponse, que c’était une nouvelle manière de se moquer… Mais bizarrement il se remit à lui parler, à lui dire des choses qu’ils n’étaient pas censés se dire. « Tu sais, t'es très chiante comme fille. Mais je pense que je te déteste pas. Je dis bien que je pense. » Il ne la détestait pas ? Et après… Qu’est ce que ça changerait de toutes manières ?

La lumière se ralluma presque brutalement les laissant se dévisager du regard. « On va peut-être s'en sortir finalement... » Il fit une petite blague à la Duchesne et fit son sourire charmeur. Le noir prêtait souvent aux confidences mais la lumière ramenait toujours à la réalité. Pourtant quelques secondes après elle se ré-éteignit comme pour faire comprendre à Pauline que si elle voulait elle pouvait parler elle aussi, dire ce qu’elle avait sur le cœur… Aidan lui se mit à rire. Il était l’homme, il ne pouvait pas lui dire qu’il n’était pas rassuré non plus… Le silence reprit sa place dans l’ascenseur et cette fois ce fut Pauline qui le brisa. « Je me souviens Aidan… » Il n’y avait pas besoin d’en dire plus il savait tous les deux de quoi ils parlaient. Et puis elle continua sans savoir trop pourquoi ni ce qu’elle allait dire. « Je suis chiante et tu n’es rien d’autre qu’un don juan égoïste mais je pense que je ne te déteste pas non plus… » Elle soupira avant de reprendre la parole. « Mais de toute façon qu’est ce que ça va changer ? On reste Aidan et Pauline. » Elle ne rajouta rien comme si dire leur deux prénoms était une évidence et qu’il savait de quoi elle parlait. Pour elle c’était clair ils étaient maudits et avec le temps les choses s’étaient empirées. Ils s’étaient dites des mots qu’on ne disait pas, des mots qui blessent et qui vous reste pour le reste de votre vie. Il ne semblait pas vouloir répondre et elle le comprenait, il n’y avait rien de plus à ajouter. Mais l’occasion qu’elle avait dans cet ascenseur ne se reproduirait pas alors elle en profita. « J’étais folle amoureuse de toi et tu le savais. Tu le savais depuis le début et tu m’as fait croire que j’avais une chance. J’étais jeune et stupide parce que j’y croyais. J’étais sûre que je découvrais quelqu’un de spécial, tu me faisais comprendre que j’étais différente et j’y croyais. Mais tu l’as dit toi-même : tu n’as jamais rien ressenti pour moi, tu voulais juste te faire la fille du groupe que tu n’avais pas encore eu… On ne change pas le passé Aidan. On est peut-être coincés ici tous les deux mais ça ne change rien. Je reste Pauline Lefèvre la fille qui a fait une énorme erreur en délaissant sa meilleure amie et tu reste Aidan Duchesne le garçon qui a brisé mon cœur. »

MESSAGES : 87 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

« Mais de toute façon qu’est ce que ça va changer ? On reste Aidan et Pauline. » Il l'écouta parler sans rien dire. Il ne savait pas quoi dire, en fait. Elle disait vrai, après tout. Il avait été un vrai salaud, sans doute. Mais elle l'avait déçu. C'était vrai, aussi. Rien ne changerait. Ça ne pouvait pas être autrement. Ils avaient ruinés leur début d'histoire et les choses ne semblaient pas pouvoir se résoudre. Le temps n'a fait que les empiré. Pourtant, il ne peut s'empêcher de penser que ça serait tellement mieux qu'ils oublient tout et redeviennent amis. Mais il ne faut pas se voiler la face, ce n'était que très difficilement faisable, voire même impossible. Ils s'étaient fait des choses qu'on oublie pas. « En effet, tu as été stupide. Bordel, grandis un peu, Pauline. J'ai été un enfoiré, oui. Mais tu t'attendais à quoi, franchement ? » Il avait élever la voix. Cette histoire commençait à l'énerver et sa claustrophobie, bien que minime, le rendait assez irritable. Pauline qui compliquait toujours les choses n'arrangeait rien. S'il ne l'avait jamais aimée ? Il ne sait même pas lui-même. Il avait dit ça pour la blesser, surtout. Sans vraiment réfléchir, il l'avait juste dit sans penser aux conséquences que cela aurait pu avoir. Même s'il aurait du, il ne s'est jamais demandé si elle avait été vraiment blessée. Il aurait du s'en douter. Il savait qu'elle l'aimait. Cela n'a jamais été un secret pour personne et ses "amies" lui avaient suffisamment répéter. Il savait que ces filles de son groupe avaient été des garces envers elle, également. Après leur dispute, il les avait laissé faire. C'était un connard. Personne ne méritait ça. Il aime penser qu'il avait changé. Qu'il avait gagné en maturité. Pourtant ça n'était pas totalement vrai. Certes, il ne faisait plus de coups bas mais il est toujours incapable de se poser et de rester avec une fille plus de quelque semaines. Incapable, c'est le mot. Il crie haut et fort qu'il fera tout ce qui est possible pour éviter de ressembler à son père mais il prenait le même chemin que lui. Peut-être qu'au fond ça n'était pas si mal...

Le seul avantage que cette situation pour le moins irritante pouvait apporter, c'est bien le fait qu'Aidan pouvait réfléchir. Il n'avait pas autant réfléchis autant depuis longtemps. Il ne regrette pas vraiment, mais il devait passer plus de temps à ne rien faire, juste à penser. Aidan a toujours été le genre de gars qui se fiche bien du passé et qui préfère voir plus loin, vers le futur. Ou plutôt, juste vivre le moment présent. Mais Pauline le poussait à se remémorer les moments passé. ceux de son adolescence. Nostalgique ? Non, pas vraiment. C'était Aidan Duchesne après tout. Mais il commençait à se dire que c'était une bonne époque, malgré toutes les conneries qu'il avait pu faire. Pauline avait vidé son sac mais lui hésitait à le faire. Pour tout dire, il ne savait pas comment s'y prendre, ayant toujours été du genre à tout intérioriser. Ça semblait tout de même facile. Et puis l'occasion ne se reproduirait peut-être pas. « Tu es énervante Pauline. J'en ai marre. J'ai même pas envie de me disputer avec toi. Bien sur, c'est toi qui a le beau rôle dans l'histoire. J'ai été le putain de salaud qui a brisé le cœur de la pauvre petite fille qui tu étais. Tu as parfaitement raison. Mais je vais pas m'excuser. Je ne le regrette absolument pas. Mais tu n'es pas toute blanche dans l'histoire non plus. »

MESSAGES : 222 DATE D'INSCRIPTION : 18/04/2010

« En effet, tu as été stupide. Bordel, grandis un peu, Pauline. J'ai été un enfoiré, oui. Mais tu t'attendais à quoi, franchement ? »Quel pauvre con ! Comment pouvait-il dire ça… Ce à quoi elle s’attendait ? A tout sauf à ça ! Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il lui avait fait miroiter des choses qui ne s’étaient au final jamais produites. Elle le regarda droit dans les yeux avant de répondre à moitié blessée : « Je m’attendais à des excuses Aidan. C’était le minimum que je pouvais avoir. Je m’attendais à ce que tu sois ce garçon que tu avais été pendant un an. Je m’attendais à mille et une réactions de ta part mais pas celle d’un pauvre con qui ne comprend rien. »
Pauline essayait de garder son calme alors que la situation la mettait dans une rage folle. Les hostilités étaient belles et bien lancées cette fois-ci. Elle avait osé le traiter de con et l’avait dit d’une manière si sincère qu’il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Elle était tellement blessée par ces paroles, par ce qu’ils étaient devenus… Et ils s’en voulaient mutuellement sans arriver à trouver les mots. Elle, elle savait qu’elle lui en voulait d’avoir laissé ses amies la faire encore plus souffrir après son expulsion du groupe. Ces mêmes filles qui avaient tout fait pour que Pauline se fasse remarquer d’Aidan, qui l’avaient aidé, choyée pendant un an. Lorsqu’Aidan avait découvert que Pauline avait quelque peu délaissé sa meilleure amie pour passer plus de temps il l’avait tout simplement viré de la bande. Elle se souvenait parfaitement de ce qui s’était passé. Tout ce qu’il avait dit, fait…

A l’époque elle se tenait devant la porte d’entrée de chez Aidan. Ils avaient rendez vous pour aller marcher un peu sur la plage de Biarritz avant d’aller manger une glace. Le programme préféré de la belle. Monsieur Duchesne lui se forçait un peu mais qu’est ce qu’il n’aurait pas fait pour elle… Et puis il était descendu avec ce regard qu’elle ne lui avait jamais connu.
Aidan : Tu peux rentrer chez toi, j’ai plus envie de te voir.
Pauline : Qu’est ce qui se passe ? Je…
Aidan : J’ai même pas envie de t’écouter parler. Un an que tu me saoules tous les jours. Tu faisais partie de la bande j’étais obligé de te supporter, de faire semblant de t’apprécier mais maintenant que je sais que tu as laissé tomber ta meilleure amie du jour au lendemain pour être amie avec nous on a vraiment plus aucune raison de t’accepter. T’es qu’une lâche, une fille opportuniste qui ne veut qu’être populaire et coucher avec les garçons les plus branchés. C’est ça que tu voulais Lefèvre hein ?
Pauline : Arrête tu sais pas ce que tu dis…
Aidan : Je sais en tout cas que j’ai plus à me forcer alors dégage !

Toute la bande lui avait fait alors vivre les pires derniers mois de lycée de sa vie. Elle était passée du tout au rien, n’avait plus d’amis. Elle passait beaucoup de temps avec ce garçon Thomas qui était le seul à ne pas la juger mais à part lui personne ne lui parlait. Ca avait été très dur de se reconstruire mais elle y était parvenu petit à petit jusqu’à devenir cette fille à la réputation douteuse envers les garçons. Il l’avait complètement détruite et elle se demandait parfois s’il s’en rendait compte. La voix d’Aidan interrompit les pensées de Pauline. Il disait que tout n’était pas de sa faute ? Qu’elle n’était pas toute blanche dans l’histoire ? Et qu’est ce qu’elle avait fait au juste à part délaisser un peu sa meilleure amie ? « Tu peux m’expliquer ma part de fautes dans cette histoire ? Je crois sincèrement que je… » Pauline s’interrompit deux secondes en réalisant ce qu’il venait de dire. Il ne le regrettait pas ? Elle si. Elle passait ses journées à y repenser en voulant retourner dans le passé pour changer ce moment parce qu’elle, elle regrettait… « Tu sais quoi Duchesne j’ai franchement pas envie de discuter avec toi non plus mais tu as un peu lancé toute cette discutions en faisant semblant de ramener de vieux souvenirs à la surface. Tu ne regrettes pas qu’on ne se parle plus et qu’on se soit disputés ? Tant mieux parce que moi non plus je ne le regrettais pas et devine quoi ? J’en ai marre de jouer avec toi à qui fera le plus de conquêtes, qui fera le plus souffrir l’autre. Dès que cet ascenseur est réparé je sors et on ne s’adressera plus jamais la parole. On aura tous les deux ce qu’on cherche depuis le début. » Elle avait l’impression de revivre le moment où tout s’était brisé en eux et comme par enchantement la lumière se ralluma.